Les relations entre l’art et la science ont conduit à des découvertes et des créations inattendues, remettant quelquefois en question la manière dont nous percevons notre monde. Dans cet élan d’exploration interdisciplinaire, des artistes et des scientifiques unissent leurs forces pour s’inspirer mutuellement, changeant leur façon traditionnelle de penser et ouvrant un champ de possibilités. En illustrant cette collaboration, l’installation artistique et scientifique « Qui parle donc ? » témoigne de cette convergence fascinante et donne un aperçu du potentiel de cette synergie.
Le Fusion de l’art et de la science : une nouvelle forme de collaboration
Depuis des siècles, les scientifiques et les artistes ont trouvé de l’inspiration les uns chez les autres. Bien que leurs méthodes soient divergentes, ils se rencontrent parfois autour de questionnements communs. Au sortir, les scientifiques innovants et les artistes attirés par les avancées scientifiques sont tous motivés par la volonté de développer de nouveaux projets dans une approche collaborative.
C’est notamment le cas de Frédéric Garcia, chercheur à l’INRA, qui a cherché à allier méthodologie scientifique et approche artistique. Il s’est associé à Edwige Armand, artiste plasticienne, pour étudier la capacité d’écoute des plantes. Leur travail a abouti à l’installation « Qui parle donc ? » qui explore la perception végétale. Présentée en deux parties, une salle dédiée à la science et une autre à l’art, l’installation invite les visiteurs à envisager le monde végétal sous un nouvel angle.
L’héritage historique de l’interdisciplinarité et sa pertinence aujourd’hui
Historiquement, l’art et la science sont profondément liés. Pendant la Renaissance, par exemple, il était courant que les artistes soient aussi des scientifiques. Léonard de Vinci et ses dessins anatomiques illustrent parfaitement cette relation. Ces dessins, à l’origine considérés comme des outils, sont devenus des instruments de connaissance, ouvrant la voie à de nouvelles théories.
Aujourd’hui, bien que l’importance de la collaboration entre la science et l’art ne soit pas toujours reconnue, des initiatives comme « Qui parle donc ? » démontrent le potentiel de cette approche interdisciplinaire. Malgré les défis, comme les différences dans les méthodes de travail, le résultat final offre une perspective commune sur le monde ; dans ce cas, comment les plantes nous perçoivent. Cet exemple démontre comment le mélange de l’art et de la science peut transformer notre façon de voir le monde et inspirer de nouvelles découvertes.
L’exemple des Outrenoirs
En 2016, l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) a accueilli une exposition inédite intitulée « Noir, c’est noir ?« , dédiée à l’œuvre du peintre Pierre Soulages. L’exposition mettait en lumière l’interaction entre les Outrenoirs de Soulages, ses tableaux couverts d’aplats de noirs jouant avec la lumière, et la recherche scientifique. Soulages souligne ses liens avec la communauté scientifique et les similitudes entre sa pratique artistique et la démarche scientifique.
On y exposait également le travail de Mark Pauly, responsable du Laboratoire d’informatique graphique et géométrique à l’EPFL, dont la recherche sur les « caustiques », des courbes de lumière complexes et dansantes, reflète des points communs surprenants avec l’œuvre de Soulages.
La start-up ArtMyn a également participé à l’exposition, offrant une visualisation interactive à très haute résolution d’un Outrenoir, permettant au public de voir l’œuvre de Soulages d’une manière entièrement nouvelle. Cet événement illustre parfaitement l’interaction productive entre l’art et la science.